Franchir la ligne d’arrivée en premier, être acclamé par une foule en délire… Ce rêve partagé par de nombreux passionnés d’équitation est réservé à une élite. Cependant, des formations existent pour franchir les étapes pouvant mener à une carrière de jockey professionnel : encore faut-il posséder les aptitudes physiques et mentales nécessaires à ce métier très exigeant.
Une formation spécifique
Pour espérer devenir jockey professionnel, l’idéal est évidemment d’évoluer dès son plus jeune âge dans un environnement équestre. Ensuite, il faut impérativement être titulaire du CAPA LCE (lad cavalier d’entraînement), qui peut être obtenu dans l’une des 5 écoles de courses hippiques AFASEC (Association de Formation et d’Action Sociale des Écuries de Courses).
Ses écoles sont réparties sur l’ensemble du territoire français, à savoir :
- Boissy-Saint-Léger (Val-de Marne), au coeur du domaine impérial de Grosbois
- Cabriès (Bouches-du Rhône), dans les plaines d’Arbois
- Gouvieux (Oise) avec les célèbres pistes de Chantilly
- Graignes (Manche), au pays des trotteurs
- Mont-de Marsan (Landes), au sud de la forêt des Landes.
Le CAPA comprend une formation théorique dispensée par les Centres mais également une formation sur le terrain, chez un entraîneur, pour apprendre le fonctionnement réel d’une écurie. Généralement, les élèves accédent au programme à la fin de la 3ème.
Vous pouvez retrouver l’ensemble des informations nécessaires en vous rendant sur le site de l’AFASEC.
Des critères physiques draconiens
Pour être accepté au sein d’une des écoles de courses hippiques, il faut tout d’abord respecter des critères d’âge : les élèves doivent être âgés d’au moins 15 ans au début de la formation, mais ne peuvent dépasser 25 ans.
Ensuite, de nombreux autres contraintes physiques entrent en compte : contrairement à la majorité des sports, les cavaliers doivent être petits et surtout, très légers (entre 46kg et 54 kg pour les courses de plat, un peu plus pour l’obstacle). En effet, plus la masse à porter est lourde pour le cheval, moins il ira vite ! Le célèbre jockey Christophe Soumillon est très grand pour cette discipline (1m72) mais il compense par un poids-plume (environ 53 kg) qui lui autorise l’accès aux plus grandes courses.
Outre une condition physique irréprochable, d’autres qualités sont évidemment nécessaires : il faut posséder une “bonne main”, c’est à dire un bon feeling avec le cheval, pour que celui-ci parvienne à se détendre pendant la course avant de tout donner juste avant l’arrivée. Adaptabilité et sens tactique sont également primordiaux : certains chevaux ne sont connus des jockeys que quelques instants avant le départ, et il faut également maîtriser les trajectoires et le placement en course.
La sélection est draconienne : sur les 600 élèves accueillis chaque année, seuls 3% à 5% finiront jockey professionnel !
Jockey professionnel : un univers masculin ?
Olivier Peslier, Thierry Jarnet, Christophe Soumillon pour le plat, ou encore David Cottin pour les courses d’obstacles… Peu de femmes peuvent prétendre aujourd’hui à intégrer le cercle restreint des meilleurs jockeys.
Cependant, si les hommes constituent encore aujourd’hui l’écrasante majorité des jockeys ou trotteurs professionnels, la proportion de femmes grandit peu à peu : au niveau scolaire déjà, puisque plus de la moitié des effectifs des écoles de l’AFASEC est composée de femmes.
En effet, celles-ci font en moyenne 12 cm de moins que leurs homologues masculins, ce qui est un atout dans le monde du hippisme. Parmi les jockeys ayant ouvert la voie, on peut citer le nom de Darie Boutboul qui, avant de devenir une membre assidue des Grosses Têtes de Philippe Bouvard, fut la première femme à gagner une course du tiercé, le 1er avril (non, ce n’est pas une blague !) 1984 à Longchamp.
Depuis, de nombreuses femmes ont suivi son chemin, certaines d’entre elles devenant des références dans le monde du turf : Brigitte Renk, Nathalie Dessoutter, Delphine Santiago, Céline Hérisson de Beauvoir… Elles sont toutes à même de remporter des quintés (certains parieurs suivent d’ailleurs avec attention les courses féminines car ces 4 jockeys écrasent la concurrence, et parier sur l’une d’elles équivaut à un tuyau de qualité !).
En mars 2012, la Canadienne Chantal Surtheland fut d’ailleurs invitée à participer à la Dubaï World Cup, course de galop la mieux dotée au monde (10 millions de dollars). Elle ne remporta pas la course, mais sa présence parmi l’élite mondiale est déjà une victoire…